Les rêveries de la terre
Projet réalisé au cours d’une résidence à Rio en 2008, dans le cadre de l’année de la France au Brésil et exposé lors de PhotoRio en 2009.
La série Brésilienne, Les Rêveries de la terre, tend à redonner, par l’image, la sensation d’expériences profondes liées au flux vital qui nous constitue : l’eau, le feu, l’air et la terre. La résonance avec le très bas nous renvoie à notre être vivant qui, en expérimentant la nature, rejoint l’essence même de ce qui le constitue : son humanité terrienne et terrestre.
Pour le philosophe français Gaston Bachelard, la Terre évoquait doublement les rêveries de la volonté et du repos, l’imagination des forces et les images de l’intimité. Parce qu’elle est sensible, parce qu’elle sollicite, par de multiples voies, la sensibilité, la Terre échappe à la pure rationalité. Elle est une des figures universelles du féminin, la représentation de la maternité et de la fécondité. Les odeurs de pomme et de raisin hantent la maison onirique. La boue, en même temps, peut devenir rocher.
Dans un monde désenchanté, je parle de retrouvailles avec la nature. Je parle de la mélancolie propre à la rêverie. Je parle de ce qui nous donne souffle et force. Si, depuis des millénaires, nous avons une responsabilité, c’est de maintenir viable cet ailleurs qui est le nôtre.