CARACAOS
Jamais je n’ai autant voyagé d’est en ouest qu’à Caracas. Étrange limite que cette frontière architectonique. L’Est est drapé dans une langueur silencieuse. L’Ouest grouille, vibre, espère. Je vais d’un monde à l’autre fidèle à mes impressions.
Javier, mon ange gardien ! Sa main me guide dans le dédale chaotique – Chaos fragmenté. Le béton me nourrit. Les extrêmes me révoltent. Les contrastes me fascinent.
Je joue avec la violence de ta lumière jusqu’au noir profond :
« Le noir renferme l’impossible vivant. », disait Rimbaud.
Mais la nature veille sur les hommes. Elle est mon refuge. Elle est silence ponctuant le tourbillon incessant de cette bohême photographique. Du sacré au profane, j’ai rêvé d’être un moment cet arbre, cette montagne qui protège les hommes d’en bas, ceux qui s’accrochent à ses flancs. Eux qui résistent, s’inspirent de son exubérance.
Pourquoi donc, ma perception est-elle restée fragmentée ? Sans doute ton identité voilée, cachée, insaisissable…Pourtant il m’a semblé effleurer ton âme, douce comme la peau de l’amant et violente comme son désir, le temps de la rencontre.